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  • 28/10/2023

  • 28/10/2023

T.R.P. Claude MARÉCHAL (1935-2023)

Ancien supérieur général.

Italia Date
24/11/2000
Légende
ECULLY (RHONE): A VALPRE, LES ASSOMPTIONNISTES TIENNENT UN COLLOQUE SUR
L'HISTOIRE DE LEUR CONGREGATION A L'OCCASION DE LE

Religieux de la Province d'Europe, Provincial de France (1984-1987), supérieur général (1987-1999).

Une réputation d'intellectuel et d'animateur.

Claude Maréchal est né à Cramans, dans le Jura, le 3 mai 1935. Il fait ses études secondaires dans les alumnats de Vellexon (Haute-Saône) et de Miribel-les-Echelles (Isère). Faisant le choix de la vie religieuse à l'Assomption, il entre au noviciat de Nozeroy (Jura) en 1953 et est admis à la première profession, poncée le 7 octobre 1954. Profès perpétuel en 1960, après un long temps de service militaire en Algérie, il étudie la théologie à Lyon (Rhône) et prépare à Strasbourg (Bas-Rhin) une thèse sur le De Sacramentis de Hugues de Saint-Victor qui ne verra pas le jour. Du moins a-t.il eu la satisfaction de goûter l'enseignement d'un spécialiste en la matière, le professeur Chavasse. Au terme de son temps de formation, il est ordonné prête à Lyon-Valpré, le 30 mars 1963. Il est choisi d'emblée pour ses capacités enseignantes à professer la théologie dogmatique au scolasticat de Valpré alors en plein développement.

Homme chaleureux, jamais à court d'idées, toujours ardent au travail intellectuel, il apporte à l'équipe enseignante de l'époque une touche d'originalité et de fraicheur que ne délivre pas nécessairement sa matière de choix. Avec les années, le scolasticat se vidant, le P. Claude trouve place au sein d'un Consortium lyonnais, regroupant les forces vives et disponibles des Instituts religieux. De professeur, il passe vite au stade de directeur, mais, faute de combattants, il est appelé à adopter un autre auditoire.

Dans les années 1970, le P. Claude accepte de diriger à Bayard-Presse la revue Vivante Eglise qui a pris la succession de Chrétiens ensemble. Cette expérience de journaliste lui vaut de parcourir le vaste monde et d'enrichir une autre forme de connaissance humaine, celle des relations humaines auxquelles sa nature d'intellectuel ne répugne pas.

Il a d'ailleurs fait le choix dans ces années de tourbillon qui secouent le scolasticat de Valpré de vivre au sein d'une petite communauté, établie en pleine ville lyonnaise, avenue Thiers, partageant son temps entre la capitale et la métropole des Gaules (1973). Réalisme aidant, la capitale l'aspire et à la rentrée 1979, il vient faire partie de la communauté de Paris 13ème, rue Charcot.

Il n'est guère d'assises capitulaires, durant toutes ces années 1970-1980 qui n'aient vu le Père Claude appelé à jouer un rôle remarqué d'animateur principal ; de même avec les PP. Bruno Chenu et Marcel Neusch, il est l'incontournable organisateur des sessions d'été, dites des Essarts, qui proposent aux religieux un temps de recyclage ou de mise à jour sur des questions ou thèmes d'actualité.

En septembre 1984, il est choisi pour relever le P. Emmanuel Rospide dans sa charge de Provincial de France. Et à peine a-t-il pu prendre la mesure de sa charge qu'il est élu, le samedi 30 mai 1987, successeur du P. Hervé Stéphan, à la tête de l'Institut. A 52 ans, ce religieux d'allure intellectuelle, à l'aise dans les débats d'idées, va pouvoir imprimer à la Congrégation les marques de son tempérament chaleureux et dynamique.

« ‘Seigneur, ver qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu les le Saint, le Saint de Dieu’. Cette réponse de Pierre, vous la connaissez. C’était l’Evangile du 12 mai de cette année. Il a pris pour moi un relief particulier. Je sortais du bureau du Père Général. Compte tenu des résultats de la consultation, il venait de me faire part des intentions du Conseil Général. Le lendemain, l’évangile du Bon Pasteur venait aussi à point. Rentré à Paris, j’ai pris contact avec quelques personnes et j’ai ratifié la proposition qui m’était faite. Votre confiance, celles des responsables de la congrégation, les échanges que j’avais eus au préalable avec ma communauté ont pesé lourd dans ma décision. A ces indices, j’ai reconnu que le service du Royaume passait pour moi, momentanément, par l’acceptation de cette charge. Cette obédience est un nouveau tournant dans ma vie. Enseignant et formateur, puis journaliste à l’affût des cent visages de l’Eglise, me voici devenu animateur de personnes et de communautés à plus large échelle. Sous des formes différentes où la foi reconnaît la trace de Dieu, c’est bien la même mission… »
(Claude Maréchal, 1984,
en A.T.L.P., n 35, p. 1)

Le 7ème successeur du P. d’Alzon (1987-1999)

Une nouvelle curie entre en fonctions aux côtés du P. Claude, avec un presque compatriote, le P. Dominique Bouverot promu vicaire général, un nouveau venu le P. José Geraldo Da Cruz, brésilien, un belge flamand le P. Louis Augustijns. L’américain Luc Martel assure la continuité de l’équipe précédente et de l’économat ; le P. Pierre Charon accepte la charge du secrétariat, provisoirement remplacé par le P. François Bernard documentaliste. En 1993, lors de la réélection du P. Claude, deux hommes nouveaux font leur entrée dans l’équipe généralice, les PP. Bernard Holzer et Marcel Poirier, ce dernier Québec-canadien.

Tout de suite, le P. Claude Maréchal joue la carte de l’internationalité ; il encourage l’étude des langues à l’Assomption et prêche d’exemple en s’initiant lui-même aux langues de Shakespeare et de Dante. On ne peut pas dire que les résultats soient très probants, l’agilité conceptuelle ne déliant pas automatiquement les arcanes du parler en langues.

Le p. Claude aime faire partager ses solides convictions, développées au travers de lettres-circulaires fort denses. Voyageur infatigable, il sait prendre très vite la mesure des changements qui s’opèrent sur la planète, avec la chute du mur de Berlin à l’Est européen en 1989 et les transformations en chaine sur tous les continents. Il encourage la reprise de l’apostolat œcuménique de l’Assomption, soutenant les équipes pionnières ou les aventuriers qui se lancent à nouveau sur les traces de leurs devanciers, à Moscou (P. Bernard Le Léannec dés 1988), en Roumanie (PP. Maurice Laurent, Hervé Stéphan et Cornie Nélissen à Bacau en 1990, le P. Daniel Gilier à Plovdiv en 1994).

Il n’hésite pas à reprendre une suggestion du Conseil de Congrégation qui promeut une fondation en Asie. C’est la Corée du Sud qui est retenue, avec trois volontaires, les PP. Frans Desmet, Leo Brassard et Thierry Cocquerez. La fondation de la communauté se réalise à la fin de l’année 1991, à Kwangju. De même le P. Claude accorde un statut de vicariat, rattaché directement au centre de la Congrégation, à la Colombie où naissent des espérances vocationnelles, après un long temps de maturation. Autres fondations significatives : Riobamba en Equateur (1996), Afrique de l’Est (Kenya es 1988 et Tanzanie en 1995).

Car c’est principalement aux objectifs de formation, et particulièrement de formation intellectuelle, que le P. Claude attache une attention soutenue pour la vie de la Congrégation. Après avoir sollicité plusieurs collaborateurs, il peut mettre en forme un petit opuscule en 1993, intitulé : L’esprit de l’Assomption d’après le P. d’Alzon. Il encourage la formation des formateurs, en suscitant notamment en Afrique des sessions internationales (Goma) et soutenant une pratique déjà rôdée en Amérique du Sud. De même il ne ménage pas sa peine pour promouvoir initiatives et rencontres internationales d’Eveilleurs de vocations. Il réunit encore à Rome, au début de l’année 1997, une assemblée autour d’un thème qui lui tient à cœur Les études spécialisées à l’Assomption, en vue de revaloriser ce pole essentiel dans une Congrégation qui tient à son caractère doctrinal.

Enfin chacun sait que ses lettres aux religieux portent la marque de préoccupations larges mais essentielles : l’œcuménisme, l’indifférence religieuse, la collaboration laïcs-religieux, l’insertion dans l’Eglise locale, la préparation du 150ème anniversaire, la mission sans frontière… autant de thèmes que l’on retrouve aux chapitres généraux de 1993 et de 1999, ainsi que dans les rencontres annuelles du Conseil de Congrégation. En juillet 1999, le P. Claude quitte Rome. Il gagne d’abord la communauté de Limas (Rhône) avant d’être affecté à celle de Lyon-Valpré où son sens d’un accueil fraternel et d’une ouverture généreuse au public élargi de l’Assomption le fait nommer en 2001 supérieur de la communauté, après une participation fervente aux fêtes et célébrations du 150ème anniversaire qui ont marqué sur place l’événement (messe télévisée du 30 avril 2000, Colloque d’histoire en novembre 2000).

Pendant plusieurs années, le père Claude s'est distingué en accompagnant des jeunes en formation. Ces dernières années, il était dans une structure de soins, où ce samedi 28 octobre 2023, il a été rappelé par Dieu à sa présence.

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