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  • 25/10/2024

  • 25/10/2024

AA-Info n.6 - Octobre 2024

Il est bon qu’il soit connu !

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EDITORIAL

P. Ngoa Ya Tshihemba

Supérieur Général des Augustins de l’Assomption

La première question que vous vous posez en lisant ce titre est certainement : de qui s’agit-il ? Oui, il s’agit de notre fondateur le Vénérable Père Emmanuel d’Alzon. Le 34e Chapitre général de notre Congrégation a réitéré ce souhait en donnant d’ailleurs quelques pistes telles que : « - organiser un concours du meilleur essai sur le P. d’Alzon ; - organiser un prix d’éloquence autour du P. d’Alzon ; - développer des parcours ‘‘Sur le chemin du P. d’Alzon’’ à Rome, Nîmes, Paris… en audio et par QR code ; - rédiger, traduire et diffuser une biographie de vulgarisation du P. d’Alzon ; - accompagner la prière des vêpres ou des laudes par la lecture d’un bref texte du P. d’Alzon ; - poursuivre le renouvellement de l’iconographie du P. d’Alzon. » (Actes du 34e Chapitre, n. 227)

Pendant ma récente visite canonique dans la Province d’Afrique, plus spécialement dans le diocèse de Butembo-Beni (R. D. Congo), j’ai été très positivement marqué par la multitude de mouvements et œuvres qui ont le nom de notre fondateur. Des écoles, des œuvres, des chorales, des groupes des jeunes et enfants et autres, portent avec fierté le nom de notre fondateur. Des délégations de ces groupes sont passées par la Maison provinciale où je logeais. Presque toutes ont exprimé le désir de connaître davantage cet homme, ce fondateur, ce père qu’ils appellent Emmanuel d’Alzon.

Cette situation m’a rappelé une autre expérience, vécue en 2019. Je partais de Beni pour Butembo. Le jeune qui m’avait transporté dans son taxi s’appelait Dalzon. Arrivé à Butembo j’avais raconté le fait avec ébahissement. Mais la réaction du frère à qui je le racontais était : « Il n’est pas le seul. » Il est vrai que des écoles, des centres de santé, des personnes portent le nom du P. d’Alzon. Mais beaucoup ne savent pas encore qui est D’Alzon. Ma rencontre avec certains groupes m’a rappelé le récit de celle entre Philippe et l’eunuque éthiopien. À la question de Philippe « Comprends-tu ce que tu lis ? », l’eunuque avait répondu : « Et comment le pourrais-je s’il n’y a personne pour me guider ? » (Ac 8, 30-31). Merci à ceux qui se sont engagés dans cet apostolat dans les Provinces. Cette année, les enfants missionnaires D’Alzon de Butembo (RDC) ont célébré 25 ans d’existence. Ce groupe à lui seul regroupe autour de 1 200 jeunes dans le diocèse.

Faire connaître notre fondateur autour de nous, en parlant non seulement de sa personnalité et de son charisme mais aussi de sa cause de béatification, est déjà une opportunité pour notre propre progrès spirituel sur le chemin de sainteté. Cela nous stimule de penser et d’agir pour notre propre sainteté : « Le Chapitre a souhaité que l’Assomption se mobilise pour la cause de béatification du P. d’Alzon. La reconnaissance de sa sainteté n’est pas un but en soi, mais un chemin pour nous faire aimer la sainteté, pour faire grandir notre propre sainteté ainsi que celle de nos frères et sœurs. » (Actes du 34e Chapitre, n. 16).

Au niveau du Conseil général ordinaire, nous venons d’initier la réflexion concernant une nouvelle biographie du P. d’Alzon, répondant ainsi à un souhait du Chapitre général. Cette biographie pourra servir justement ceux qui sont en contact avec des personnes qui veulent ou doivent découvrir davantage notre Fondateur.

Emmanuel d’Alzon a une parole pour les générations actuelles. Il a aussi des pistes de réponses aux questionnements de l’homme d’aujourd’hui. Mais comment le découvrir et le faire connaître ? Comment se laisser guider ou proposer aux autres comme guide celui qu’on ne connaît pas assez ? Je sais que dans certaines Provinces, les mois de septembre et d’octobre sont consacrés aux chapitres locaux. N’oubliez donc pas de revenir sur ces questions.

Notre Chapitre général avait pour thème : « Le Règne de Dieu est tout proche » (Mc 1, 15) Vivre et annoncer l’espérance de l’Évangile » : il nous a demandé d’être témoins de cette espérance en continuant d’espérer que, un jour, l’Église reconnaitra la sainteté de notre Fondateur, le P. Emmanuel d’Alzon. Peut-être avez-vous déjà rencontré un religieux ou un laïc de l’Alliance qui vous dit à peu près ceci : « Cela fait longtemps que nous prions pour la béatification de notre fondateur et rien n’avance. » Mes chers frères, pour réagir à de tels propos, je reprends tout simplement ces paroles du pape François, dans la Bulle d’indiction du Jubilé de 2025 : « L’espérance ne trompe pas. » Continuons donc notre prière et notre action pour faire connaître cette cause dans la foi et l’espérance, parce qu’elle est noble.

« Chaque communauté précisera comment le charisme lui permet de témoigner de la vie et de la sainteté de toute l’Église. » (Actes du 34e Chapitre, n. 224) Comment faire cela sans parler de celui qui nous a légué ce charisme ? Nous sommes ses héritiers. Il est bon qu’il soit connu !

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